25/26  

Entrer en institution
Modalités subjectives, accueils différenciés
VIIème journées du RI3

Juillet 2006

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Editorial
Guy Poblome

Ouverture
Bernard Seynhaeve, L'acte et le temps de l'entrée

Plénière
Véronique Mariage, Arrimer le petit détail singulier
Vicente Palomera, Confiance en l'entrée
Bruno de Halleux, Une porte d'entrée
Olivier Wathelet, Le traitement du regard par un adolescent schizophrène
Virginio Baio, Intervenant d'une heure
Véronique Cornet, « Double-entrée »
Frédéric Bourlez, Des croix de zezu au paticaine

Perspectives
Judith Miller, Qui accueille l'hopitalité ?

Simultanée Verte
Daniel Roy, L'inadmissible
Philippe Aurat, Le Monsieur qui dit non
Alain Le Bouëtté et Jean-Yves Cairon, Effets de la présence de l'art dans une institution
Janaïna Bothelo-Martins et Cinzia d'Angelis, « Aujourd'hui, je pars plus tôt »
Fanny Daxhelet et Jean-Marc Josson, « Je n'ai que lui »
Carolina Koretzki et Valéria Candeli, Un déplacement inédit
Nicoletta Bolzani, Renzo, l'enfant exorciste de lui-même
Claude Helen, Un enfant rejeté
Sophie Louis, Le super calculateur, vendeur de chocolats chauds
Danielle Siorac, Margaux, comment être à la hauteur de ses mots

Simultanée Rouge
Diana Bergovoy, Yoav remonte le courant
Yves Arnoux, « Je veux être inscrit ici »
Marie-Louise Fressy-Meunier et Nicole De Vreese, Se séparer pour trouver un autre lien
Zoubida Hammoudi, « Voulez-vous qu'elle sorte ? »
Maud Percq, Quand le sujet ne consent pas aux soins
Thierry Van de Wijngaert, Nikita, femme de...
Valeria Candeli, Ben, animé par le dessin
Béatrice Danjoux, « J'aimerais bien avoir mon intimité d'affaire »
Eduardo Scarone, Signer l'entrée
Samuël Roland, Une entrée et des sorties orientées

Simultanée Bleue
Philippe Lacadée, L'entrée en institution sans le secours d'un discours établi
Céline Authier et Annie Quelet, De la course... à la lettre
Isabelle Houllier, L'Accueil : un espace des possibles
Danièle Rouillon, Modeler les objets sonores
Brigitte Boucart, Lilou
Rachele Giuntoli, Batista : un homme vraiment libre
Carole Lequimener, Un lieu pour déposer les armes
Françoise Verdier, Une entrée différée

Simultanée Jaune
Lydie Dmitrieff, La petite peluche verte
Séverine Olivieri, L'entrée est une cession
Sophie Paumen-Cheneau, Les crocs et les cris de Léa
Catherine Stef, Il entre, il sort... le drame de la vie
Viviane Durand, Paul et ses dinonsaures
Denis Gérard, Trois Esquimaux
Catherine Lavry et Eric Streveler, Un usage hors sens du signifiant « logique »
Patrick Roux, Qu'est-ce qui brûle ?

Simultanée Noire
Jean-Pierre Rouillon, La construction de l'espace
Michel Delepouve, Le mensonge comme mode d'entrée
Marie-Jeanne Granier, « J'aime bien qu'on m'écoute »
Rachel Silski, Une répudiation
Mariana Alba De Luna et Marie Colas, Histoire du petit caillou
Loretta Biondi, Fedra Bucelli, Marianna Matteoni et Simona Zaghini, Fiore
Maud Ferauge, « Les animaux ne parlent pas »
Marie-Noëlle Lasset, De l'entrée des partenaires

Conclusion
Alexandre Stevens et Philippe Hellebois

Abstracts


Editorial

EDITORIAL Feuillets du Courtil n° 25/26

Les 4 et 5 février 2006 se sont déroulées les VIIèmes Journées du RI 3 , Réseau International d’Institutions Infantiles, du Champ freudien, créé par Jacques-Alain Miller en 1992. Le RI 3 est constitué de quatre institutions : L’Antenne 110 (Bruxelles), Le Courtil (Leers-Nord et Tournai), le CTR de Nonette (Clermont-Ferrand) et Mischolim (Tel Aviv), auxquelles sont venus s’associer l’Hôpital de jour d’Aubervilliers, Podensac, L’Ile Verte et La Demi-Lune (Bordeaux) et le Pré-Texte (Bruxelles). Ces institutions reçoivent des enfants, des adolescents et des jeunes adultes psychotiques. Elles s’orientent de l’enseignement de Jacques Lacan et du Champ freudien.

Ces Journées ont été conçues, pensées et mises en place sous le signe de l’ouverture. Elles ont accueilli près de 700 participants venus de France, d’Italie, d’Espagne, de Belgique, d’Israël, d’Angleterre, de Suisse. Plus de 50 institutions y étaient représentées et parmi elles, 30 ont présenté un travail. Au moment où les évaluateurs envahissent les institutions, leurs contributions ont témoigné de ce que la réponse à la souffrance humaine, la réponse orientée par la psychanalyse, par l’enseignement de Jacques Lacan et le Champ freudien, constitue une force qui permet que ne s’efface pas le sujet dans sa singularité. Ce « succès » a donc un caractère éthique et politique qui témoigne de l’engagement du RI 3 dans la bataille qui secoue le monde de la santé mentale aujourd’hui.

Tout au long des ces Journées, les interventions, toutes cliniques, ont témoigné du renversement, de la subversion qu’il s’agissait d’opérer du thème mis à l’étude : « Entrer en institution ». En effet, il n’était pas question de faire rentrer le sujet dans le rang, de le soumettre aux idéaux normativants. Au contraire, l’enjeu fut de démontrer comment il est crucial d’entrer dans le monde du sujet, « d’entrer dans son symptôme, d’y prendre sa juste place sans que l’institution se pose elle-même comme sujet » comme l’a indiqué Alexandre Stevens, pour pouvoir accueillir sa singularité, son bricolage symptomatique et ainsi faire le pari de l’extraire de la jouissance innommable dont il est l’objet 1 . Le plus souvent, les conditions de l’Autre institutionnel ainsi conçu constituent un lieu où le sujet trouve un asile, un abri, un apaisement. Au-delà parfois, un lien trouve à s’instaurer qui ne soit pas anonyme et s’ouvre alors la possibilité d’un acte qui modifie le rapport du sujet à la jouissance.

Pour paraphraser la citation de Jacques-Alain Miller mise en exergue au début de ces Journées, il s’agit que l’institution – incarnée par ceux qui y travaillent, au un par un – se fasse « objet multi-fonctionnel, qu’elle ne veuille rien vouloir a priori pour le bien de l’autre, qu’elle soit sans préjugé quant au bon usage qui peut être fait d’elle » 2 .

En publiant les actes de ces Journées, Les Feuillets du Courtil ont voulu faire partager au lecteur cette pratique toujours originale et inventive.

 

Guy Poblome

 

 

1 Voir l’articulation de l’entrée en institution et du discours analytique avancée par A. Stevens lors de la conclusion de ces Journées, p. 274 de ce volume.

2 Voir J.-A. Miller, « Les contre-indications au traitement psychanalytique », Mental, Revue internationale de santé mentale et psychanalyse appliquée, 5, juillet 1998, p. 14.