Vème Journées du RI3

« TRAITEMENTS SUR LA DURÉE »

Logique du temps en institution


Le samedi

Introduction par Jean-Pierre Rouillon

Dominique Holvoet (Le Courtil)

L’éternité du même

Pour Célia, une somme d’écriture s’est accumulée au fil du temps, elle remplit des pages et des pages, nous en avons rempli d’autres. Nous mettrons en tension la recherche d’apaisement comme issue « thérapeutique » et l’inertie propre aux solutions imaginaires comme coordonnées de jouissance.

Bruno de Halleux, Bernard Peckel, Eric Mercier (Antenne 110)

Le temps de la coccinelle

Le temps du sujet n’est pas celui de l’institution. Différents temps logiques s’articulent. Une enfant nous y introduit.

Hervé Damase (CTR de Nonette)

« Tel qu’en lui-même enfin l’éternité le change »

Un sujet psychotique accueilli depuis 17 ans dans l’institution nous confronte à un mode de jouissance qui l’inscrit dans un présent éternisé. Bien que ce qui change pour lui n’apparaisse pas d’emblée, nous interrogerons ce point à partir de l’opération analytique qui noue le temps du sujet à celui de la coupure, faisant valoir un traitement sur la durée elle-même.

Yves Claude Stavy (Hôpital de jour d’Aubervilliers)

Trois états du signifiant

Eram se saisit de la rencontre avec une petite voiture pour produire un objet hors corps. Cette voiture prendra des statuts différents : l’impératif, la soustraction et l’invention symptomatique. Cette rencontre nous conduira à interroger le statut du signifiant dans l’autisme.

Dominique Haarscher (Le pré texte)

Trois lieux, trois temps, un seul traitement de l’Autre

Nous montrerons comment une pratique à plusieurs qui respecte le temps propre du sujet permet à une jeune fille schizophrène de localiser la jouissance débridée qui l’envahit et d’en opérer un traitement logique par l’écriture.

Philippe Lacadée ( La demi-lune)

Le temps mode d’emploi

Notre pratique trouve son nom dans une référence commune à une instance précise qui permet à chaque usager de l’institution de trouver un usage du temps lui servant d’appui pour inscrire une partie du nom de son sinthome.

Maryse Roy (Ile verte)

De l’entrée à la durée

Que le traitement s’inscrive dans la durée , c’est ce à quoi des parents ont du mal à consentir lorsque leur enfant est accueilli pour la première fois dans un centre de jour. Comment ce qui menaçait de se conclure dans la hâte d’une rupture peut-il se poursuivre dans la durée ?

Daniel Roy (Podensac)

«La dé-mesure du temps»

A la démesure du temps à laquelle s’affronte le sujet psychotique, nous proposons de s’inscrire dans le temps de l’Autre, auquel nous sommes soumis. Ils n’ont pourtant aucune commune mesure, comme le démontre la clinique au quotidien. Aussi cette démesure nous convoque-t-elle à l’instantané de l’acte, que, seul, nous pouvons lui opposer ... à plusieurs.

 

Le Dimanche matin

 

Atelier 1

Nathalie Plisnier (Le Courtil)

« Je suis vivant, je fais ce que je veux »

« Tu es belle ». La jeune fille répond: « Non ». Il tente de se pendre à un arbre. La jeune fille trahit un secret. Il la tape et s’effondre en pleurs, désespéré.

« Je fais ce que je veux ». Il justifie sa violence envers autrui d’un « On se moque de moi».

Michel Grollier, Laurent Laporte (Centre de jour de Podensac)

« Temporiser »

Quand l’emploi du temps est troué, il n’est plus possible pour Franck de temporiser. Comment construire alors avec lui un tempérament de ce qui se déchaîne ?

Quand est venu pour Juliette le temps de partir, resurgit en acte l’exigence d’amour dont nous nous étions fait les partenaires. Nous voilà dépendants de ce qui dure pour elle, au-delà des «projets», des «contrats» et des «orientations».

Shirley Matorin, Patrick Lejuste (Foyer de l’Equipe)

Un autre Autre temps institutionnel

Monsieur B. demandait à l’institution qu’elle fasse fonction d’abri pour lui. Devant la demande de participer à la réunion hebdomadaire, il oppose son refus. La question qui s’impose dès lors à nous est : comment articuler le temps propre à chacun et un Autre Autre temps institutionnel ?

Viviane Durand (Bellefonds)

De l’écriture à la parole

Un sujet mutique nous confronte durant deux années à une clinique du regard et du signe. Un acte viendra inscrire une rupture qui a fait interprétation pour lui : une parole émerge alors d’un échange par l’écriture. Mais qu’a-t-il donc de si terrible à dire ?

 

Atelier 2

Yves Vanderveken (Le Courtil)

Modalité d’usage institutionnel à l’heure du sujet

Le sujet psychotique peut inventer des usages de l’Autre institutionnel dans ses différentes facettes. Il s’agit de tenter de formaliser ceux-ci, pour orienter la réponse que l’Autre institutionnel peut offrir afin d’être, malgré une prise en charge dans la durée, à l’heure du sujet dans ses modalités de traitement de la jouissance qui le ravage.

Danielle Darmagnac, Philippe Larrouy (Ile verte)

Un petit tour dans le temps

A son arrivée dans l’institution, Jerry est dans l’errance, complètement désarrimé : rien ne semble faire coupure que ce soit dans l’espace ou dans le temps. C’est à partir du moment où il peut nous inclure dans ses circuits qu’une temporalité se produit et permet de moduler la demande qui se présentait sur un versant impératif et mortifère.

Christine Engels, Nathalie Gheysen, Monique Kusniereck (Antenne 110)

C’est à quelle heure qu’il est quatre heures ?

Les enfants nous apprennent à fonder le champ de l’Autre institutionnel à partir de celui du sujet psychotique. La répétition de quelques impasses nous enseigne à calculer une stratégie qui soit au tempo de l’acte du sujet.

Yasmina Picquart (Kirikou)

Le temps des noyaux

Comment une institution qui s’adresse à une population de quartier, dans sa diversité, oriente sa politique en tenant compte du temps logique repéré par Lacan ?

Faire une offre de parole, est-ce apprendre à travailler avec le temps du sujet ?

Eric Streveler, Edouard Lambeau, Marie de Munck (Centre de jour Enaden)

L’inédit dans la rencontre

Le centre de jour accueille des personnes qui nous font part d’un rapport difficile avec un produit. L’écoute offerte amène à un considération du cas par cas. La dimension du temps s’en trouve alors singularisée. Comment prendre acte de cette particularité ?

Atelier 3

Mathieu Dejans (Le Courtil)

Une danse à trois temps

Le séjour d’un résident se ponctue d’un avant, d’un pendant et d’un après. Nous interrogerons comment le travail d’un adolescent dans l’institution peut permettre un après. Quel bagage utile pourra-t-il emporter avec lui ?

Afid Derdek ( Aubervilliers)

Une selle de vélo

Il s’agira de transmettre le travail accompli par Eram à partir d’un vélo dont il manquait la selle, pour devenir « l’homme à la selle unique en son genre »

Christine Carteron (CTR de Nonette)

«Le temps qu’il fait...»

Un adolescent psychotique est confronté à une écriture/signifiant très énigmatique qui s’éternise, à faire sans cesse retour. Quelle considération du temps, des variations de ses saisons, pourra faire que la durée ne soit pas obstacle au traitement, mais le rende possible.

Anne Bollen et Ulrich Richard (Centre de Parhélie)

De l’impasse temps vers un passe temps

La clinique de la psychose nous confronte à un temps qui ne s’arrête pas. A l’intérieur du temps de l’institution, il est pourtant un temps qui ponctue : la rencontre clinique. Nous verrons comment à partir d’une trouvaille du sujet, un temps d’atelier peut s’instaurer.

Marie-Ange Lucchesi (Marseille)

Le parcours d’une lettre, du E muet au E oublié

Comment se faire partenaire-symptôme du sujet quand le symptôme ne passe pas par une énonciation mais se présente sur le versant d’un laisser tomber qui objective le sujet ?

 

Atelier 4

Florence Hougardy (Le Courtil)

Quand l’amour fait passer le temps

Une jeune fille de dix huit ans nous montre que l’amour, sous le versant de l’érotomanie, comporte un caractère intemporel. Par contre, la succession réservée à ses objets d’amour s’inscrit dans une durée. Dans les intervalles, le temps est un lieu de chute.

Annie Quélet (Aubervilliers)

Tentative d’écriture

Nous considèrerons comment Eram produit, crée une limite là où régnait l’illimité de la jouissance, jouissance réclamée par la «machine folle» sans Autre à quoi se réduisait pour lui le langage.

Danièle Rouillon (CTR de Nonette)

Vers des lendemains qui chantent. Une histoire de désir et d’amour ..

Hier, le fait de l’aborder sur le versant de l’enfance, avait évité de se confronter aux objets et aux zones érogènes de son corps qu’elle présentait. Comment sortir une adulte d’une chronicisation en paroles et en actes et faire émerger un sujet-femme qui soit digne, tout en maintenant des points d’ancrage respectueux et humanisants pour chacun. Le secrétaire de l’aliéné est majordome à tout faire avec la pulsion de vie et la pulsion de mort.

 

Monique Brugmans, Michèle Rassis, Daniel Sallenave (La demi-lune)

Les vendanges du temps sur les cépages de la lalangue

Un temps de cueillette où chacun des grains répond à une logique du temps. Peut-être même s’agit-il parfois de tenter quelques greffons de « Cette rebelle, cette immaîtrisable », la lalangue, afin de disjoindre, pour certains, ce qui, de leur être, répond par trop «  à la botte, aux ordres » du signifiant maître.

Anne Debecker  (Centre de crise d’Enaden)

Allers….et retours

Dans une unité d’hébergement de crise où la durée de séjour est courte, comment tenter de dégager la logique du sujet déjà au travail et ne pas faire obstacle à ce travail, comment soutenir cette opération si difficile de séparation, pour le sujet, d’avec un Autre aliénant ?

Atelier 5

Monique Senhadji (Le Courtil)

Chronique d’une sortie annoncée

A partir de plusieurs brèches dans le long parcours d’un jeune en institution, nous tenterons de démonter comment celles-ci viennent scander l’infini du temps et modifier son rapport au monde.

Philippe Aurat (CTR de Nonette)

« Un sujet qui a besoin d’aide »

Une femme accueillie dans cette institution depuis une vingtaine d’années s’est trouvée confrontée à des signifiants du discours médical. S’en sont suivis des phénomènes d’inquiétude, d’agitation, d’agressivité, qui n’étaient plus d’actualité.

Quand le réel met son grain de sable dans le présent éternel de la psychose.

Patrick Roux (Toulon)

« Un lieu pour traiter le temps »

Ce sujet est présenté comme un chronique qui n’en a pas la pathologie, son histoire du sujet se trouve réduite à une série d’échecs. Le pari de notre institution est de proposer un lieu pour ouvrir un temps où le sujet puisse penser son avenir. Comment ce sujet va-t-il s’inscrire dans cette perspective ?

Françoise Huvelle et Bernard Hubeau (Le pré-texte)

Les destins du « projet » en institution

La multiplicité de projets comme nouveau mode de gestion fait florès dans beaucoup d’institutions. L’efficacité de ce modèle d’organisation repose sur une planification chronologique. La pratique nous met devant l’évidence que le temps subjectif n’est pas réglé par cette logique. Pierre et Paul, résidents du Pré-texte, nous montrent comment ils se saisissent de cette contradiction sur des modes particuliers.

Claire Isabelle Le Bon (Enaden)

Se faire partenaire des parents

Une mère vient apporter son enfant parce qu’il est violent. Il amène avec lui des jeux de société et joue avec moi de la première à la dernière minute de la séance, ne parlant que pour m’expliquer les règles. Puis, la maman intervient, me disant ce que je dois faire. L’enfant dès lors, soumis à sa mère ne veut plus venir. Comment la porte peut-elle de nouveau s’ouvrir pour l’enfant ?

 

Le dimanche après-midi

Monique Marot, Bettina Potier, Virginio Baio (Antenne 110)

Faites le papa, faites la maman !

Se faire partenaire du sujet implique surtout de se faire d’emblée partenaire des parents en tant que sujet et en tant qu’Autre de leur enfant. Divers lieux et temps s’y déclinent.

Diana Bergovoy (Misho’lim)

Le temps pour se faire un sentier

Le traitement sur la durée que fait le Roi Salomon dans la Kohelet, m’a permis de poser la question sur le commencement du temps.

Le traitement sur la durée que fait Stephen Hawking, m’a permis de lire a nouveau les considérations de J. Lacan sur l’entropie.

Créer une institution et être attentif aux réponses du sujet, devrait nous donner un aperçu sur la logique de son temps.  

Jacques Borie (CTR de Nonette)

Temps éternel ou temps maniable

On essaiera de montrer comment dans la cure avec des sujets psychotiques, un traitement du temps est possible pour le rendre compatible avec la vie.

Véronique Mariage (Le Courtil)

Trois temps singuliers d’une prise de parole

Comment et à quelles conditions, Tom est traversé dans un premier temps  par l’impératif de la voix du père qui ordonne, en passe dans un second temps par une période de mutisme nécessaire, afin de s’approprier dans un troisième temps et à sa façon «la parole». Rien à voir avec la durée, mais plutôt avec l’articulation d’un temps logique singulier.

 

Conclusion par Jean-Robert Rabanel, Président du RI3