Carte blanche, Jacques Borie | 5 |
L'identité en
souffrance. Réponses de la psychanalyse |
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Kaltenbeck Franz, Introduction à la clinique lacanienne de l'identification | 9 |
Morel Genevieve, Féminite contre identité | 15 |
Lemonnier Brigitte, L'enfant de cur | 23 |
La Sagna Philippe, Crise d'identité ou crise de désir | 29 |
Mariage Véronique, Clinique différentielle de l'identification chez l'enfant psychotique | 37 |
Poblome Guy, Les voitures d'origine et d'aujourd'hui | 43 |
Tremeau Tristan, Zoran Music, la leçon de Dachau | 49 |
Baio Virginio, Aller au-dela de l'identification ? | 55 |
Boudailliez Sylvie, Suis-je fou comme lui ? | 61 |
Fleury Emmanuel, Perdre son identité | 69 |
Clinique des points d'ancrage chez l'enfant psychotique |
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Bosquin Patricia, Les points « re-pères » de Tom | 77 |
Helen Claude, Un ancrage pacifiant | 85 |
Servais Veronique, Etre plus tard footballeur et "poubelleur" | 91 |
Vandenhemel Serge, Une Melody mélancolique | 97 |
Taverna Isabelle, Michaël ou comment mourir pour renaître | 107 |
Travaux |
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Zenoni Alfredo, La lettre, au-dela de l'hermeneutique. Une introduction au séminaire de Jacques-Alain Miller | 113 |
Ramos Carlos, L'objet freudien avec Lacan, Abraham et Klein | 125 |
Gastambide Michèle, Sujet cartésien et sujet de l'inconscient | 129 |
Carte Blanche, par Jacques Borie
A Lille, un événement !
Les quatrièmes journées du RI3
Les 30 et 31 janvier dernier se sont tenues à Lille les IVè journées du Réseau international dinstitutions infantiles du Champ freudien. Après Tournai en 93, Clermont-Ferrand en 95, Bruxelles en 97, les quatre institutions qui en font partie (lAntenne 110 à Bruxelles, le Courtil à Leers-Nord, le CTR de Nonette et MischOlim de Tel Aviv) avaient invité tous ceux qui se sentent concernés par lorientation psychanalytique dans le travail en institution avec les sujets psychotiques à se retrouver autour du thème : « Point dancrage : la création des repères subjectifs en institution ». Ce titre, proposé par Jacques-Alain Miller, tranchait par sa nouveauté ; ce nest pas un concept psychanalytique courant, plutôt un signifiant nouveau. Il invitait donc à la création plus quà la citation et au rabâchage. Cette invite fut parfaitement entendue puisquaussi bien au niveau du nombre (540 participants et les organisateurs léquipe du Courtil et spécialement Véronique Mariage durent même clore les inscriptions à lavance !), de la qualité des travaux présentés et du style déchanges quils permirent, le sentiment partagé par beaucoup à la fin de ces journées était que ce pari sur linnovation avait montré toute sa pertinence.
Lépoque où le travail en institution pouvait sinspirer de références comme « faire exister la loi symbolique, intervenir à partir du Nom-du-Père » est bien révolue ; cest une clinique qui ne part pas de lAutre mais des modes de jouissance propres à chaque sujet qui sest élaborée collectivement, à partir de compte-rendu dexpériences plus que de thèses toutes prêtes quil ne sagirait que de vérifier ; cest donc à cette clinique nominaliste (Eric Laurent), où le cas est supérieur à la thèse que nous devons de pouvoir apprendre quelque chose des inventions des sujets psychotiques. Pour cela, il faut certes des conditions dans lAutre, à savoir quil soit réglé par son manque et non par lidéal ou le savoir, mais surtout une grande docilité à lexpérience, à la surpris, à la contingence. Lancrage possible nest donc pas celui que fournit ready made linstitution mais celui que le sujet souvent à la dérive peut se donner pour peu quun intervenant laccompagnant de sa présence attentive bien que souvent un peu en retrait, soit là pour en prendre acte.
Le style de travail revendiqué par le RI3 sous le signifiant de « la pratique à plusieurs » sest également manifesté dans les exposés où lélaboration collective ne vient nullement en opposition à lénonciation personnelle mais au contraire la nécessite, vérifiant une fois de plus que la psychanalyse fait lien social à partir du plus intime et non de luniversel. De même, les expériences relatées mirent très souvent laccent sur la dimension de hors sens des inventions des psychotiques comme de celles des intervenants sans que cela produise un sentiment dineffable ; là encore, la transmission nest pas essentiellement conditionnée par un effet de sens mais par une logique due à une orientation et par un désir décidé pour la soutenir.
Cest donc toute la communauté de travail du Champ freudien qui se trouve enrichi par ses journées, à la fois sérieuse et légères, où la gaieté que le Docteur Lacan regrettait de trouver si peu au rendez-vous de nos réunions (et justement lors de son Discours de clôture au colloque sur les psychoses de lenfant !) fut très présente ; sans doute était-ce aussi leffet de senseigner de lironie du schizophrène si souvent relevé dans ces journées mais aussi distinguée de notre goût pour lhumour et le witz.
Jacques Borie,
Janvier 1999