5 |
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Ouverture |
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Présentation du RI3, Jean-Robert Rabanel |
11 |
Les conditions de lAutre et lancrage, Virginio Baio |
19 |
Création du point dancrage dans le travail avec les parents, Ernesto Pichotka et Diana Bergovoy |
27 |
Points dancrage sans le père, Alexandre Stevens |
33 |
Du pire au rire, Jean-Marie Molle |
39 |
Un marin, un petit roi ; et lencre ?, Christine Carteron |
45 |
Tralala !, Maïté Masquelier |
51 |
Dal bidone al Villone, Daniele Maracci |
57 |
Débats |
63 |
Le corps imaginaire et ses objets |
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Dun Autre opaque absolu à un appui imaginaire, Béatrice Landaburu |
75 |
Dun bord à lAutre, Annick Collier |
81 |
La « main » qui parle, Isabelle Hardy |
85 |
Un point dancrage dans le désir, Hervé Damase |
91 |
De «latelier» à la représentation théâtrale, Bruno Boussagol |
97 |
Débats |
101 |
Lidentification... jusquau délire |
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« Je suis un inventeur », Viviane Durand |
113 |
Limage comme point dancrage imaginaire, Raphaëlla Marrazzo |
119 |
Construction dune jeune schizophrène, Michelle Rassis |
125 |
Bastien : monstre sauveur..., Stéphane Fellonneau |
129 |
Pas de nouage entre le nom et limage, Vincent Nicotra |
133 |
Débat |
137 |
LAutre de linstitution |
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Révolution autour dun point, Corine Lalondrelle |
151 |
Quel Autre inventer pour lancrage du sujet ? Loretta Biondi |
157 |
Prendre la mesure, Patrick Lejuste |
163 |
Un non pour un oui, Guy Vanderputten |
169 |
Meurtrie..., Véronique Robert |
175 |
Débats |
183 |
Lettre et signifiant |
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Antoine et le « coupe-coupe », Bertrand Geets et Nicky Vincent |
197 |
Deux modes dappareillage de la jouissance, Jacqueline Coeckelenbergh et Pascal Hennau |
203 |
« Appelez-moi point barre barre », Ann Dumay |
209 |
Albert le génie, Laurence Forlodou et Joëlle Tanguy |
213 |
« Moi, je travaille tout seul... », Françoise Huvelle et Evelyne Lemaire |
219 |
Débats |
225 |
Les conditions de lAutre |
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De lobjet prélevé sur lAutre à la pratique à plusieurs, Denis Gérard |
233 |
La petite fille à la chaise, Martin Egge et Cristina Grigoletto |
237 |
Où se situe le caprice ?, Monique Damave et Vincent Hosselet |
243 |
Un traitement en deux temps, Françoise Dewachter et Bernard Peckel |
249 |
Seul mais « à plusieurs », Eric Streveler |
253 |
Une partenaire-actrice, Marie-Ange Glorieux |
257 |
Débats |
261 |
Quatre point dAncrage, animé par Eric Laurent |
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Ce que Dieu a donné, Diana Bergovoy |
271 |
Ancrage, savoir et énonciation, Bruno de Halleux, Fernando Mattozi et Eric Mercier |
277 |
Conjoncture de point dancrage, Véronique Mariage |
283 |
Un petit nid de paroles et décriture, Danièle Rouillon |
289 |
Débats |
297 |
Editorial, par Jean-Pierre Rouillon
Le Réseau International dInstitutions Infantiles, le RI3, fait partie du Champ freudien. Il a été créé par Jacques-Alain Miller en 1992.
Quatre institutions en font actuellement partie. Il sagit de lAntenne 110 de Bruxelles, du Courtil de Tournai, du CTR de Nonette et de Misholim de Tel Aviv. Ces institutions reçoivent des enfants, des adolescents et des jeunes adultes psychotiques. Elles sorientent à partir de lenseignement de Sigmund Freud et de Jacques Lacan.
Ces institutions ont chacune leur histoire, leur particularité.
Elles ont en commun la place centrale faite à la jouissance reconnue pour la clinique psychanalytique des psychoses et leur traitement, la particularité plutôt que lidéal, lobjectif de faire admettre la particularité résiduelle par le maître.
Enfin, les travaux du Réseau trouvent leurs ponctuations lors des Journées organisées par le RI3 tous les deux ans. Les quatrièmes Journées du RI3, organisées par Le Courtil, se sont donc déroulées à Lille les 30 et 31 janvier 1999. Elles avaient pour titre : « Point dancrage : la création des repères subjectifs en institution ».
Ces quatrièmes Journées se sont construites autour dune interrogation simple. Les sujets que nous recevons dans les quatre institutions du RI3 sont des sujets à la dérive. Ce sont des sujets psychotiques, des autistes ou des névrosés souffrant de graves troubles qui se présentent de façon désarrimée. Ne pouvant pas se soutenir de la métaphore paternelle, ils ne disposent pas du point de capiton qui permet dordonner lexistence, de construire lespace et de poser la question de lidentité. Il nest donc pas question den passer par le père pour leur donner des points de repère. La plupart de ces sujets ne disposent pas du discours pour régler leur rapport au monde et à la jouissance. Cette absence se traduit par de graves troubles de la conduite et du comportement : fugues, errances, passages à lacte, etc.
Toutefois, lexpérience conduit à constater que la pratique à plusieurs en institution avec ces sujets permet dobtenir dans la plupart des cas un apaisement, une pacification, une stabilisation. Le but de ces Journées consistait dès lors à prendre acte de ce fait en se livrant à un travail délaboration à partir dune mise en série de cas cliniques.
Pour introduire aux exposés et aux discussions de ces deux journées, je ne souhaite pas me lancer dans une explication théorique compliquée tentant de saisir et de réduire les multiples instants de trouvaille et dinvention auxquels nous avons pu participer. Je souhaite plutôt essayer de vous faire partager lambiance qui a présidé à cette rencontre. Le sentiment qui vient en premier lieu, cest lenthousiasme qui a imprimé son mouvement à ce quil faut bien considérer comme un événement. A partir dinventions des sujets accueillis dans des institutions et du désir décidé des intervenants à prendre la partie de la surprise, une nouvelle clinique est en train de se constituer : une clinique qui prend appui sur la psychose ordinaire, telle que Jacques-Alain Miller nous la définie.
Laffect qui vient en second lieu, cest la joie. Ces Journées furent étonnement joyeuses et cette gaieté venait en contrepoint du sentiment qui habite souvent les travailleurs de la santé mentale, lorsque « cest à la base, à la dure quils se coltinent toute la misère du monde ». Il ne sagit pas ici de rendre raison de cette joie mais dindiquer quelle est le signe simple et sans prétention que sétait obtenu, lors de ces moments dont nous avons eu le témoignage, un effet de déségrégation. Elle est aussi lindice de ce qui sest transmis au un par un de la position éthique de ceux qui ont exposé leur travail. Elle permettait dentendre combien le travail en institution peut être allégé si nous prenons au sérieux lenseignement de Jacques Lacan ainsi que ce que nous enseigne le psychotique.
Lidée qui vient en troisième lieu, cest davoir participé à une conversation qui nous a réunis en une véritable communauté de travail. Si la particularité et le singulier donnaient le ton du travail de chacun, si Eric Laurent a pu dégager le style qui donnait sa mesure à chacune des institutions du RI3, ces différentes partitions qui auraient pu chanter les louanges du multiple et du relativisme, ont au contraire fait résonner la musique de lUn. Ce qui pouvait sentendre à partir de la présentation de tel sujet se trouvait en résonance avec tel autre exposé, permettait de saisir ce qui était à luvre dans telle autre situation. Mais surtout ce qui me semble au cur de cette unité, cest la volonté de transmission de ce que peuvent nous enseigner ces sujets que nous avons lhonneur daccueillir dans nos institutions. Cette unité est aussi bien le signe de lextraordinaire vitalité dune clinique analytique se fondant non plus sur le sens, mais sur la jouissance.
Avant de vous laisser vous-mêmes, je lespère, gagner par la joie et lenthousiasme qui ont marqué cette rencontre, avant de vous laisser prendre part à cette conversation qui nous a réunis, je souhaite vous dire quelques mots de la prochaine rencontre à laquelle nous vous invitons. Les prochaines Journées du RI3 auront lieu en février 2001 à Bordeaux et auront pour thème la question du temps en institution.
Travailler la question des points dancrage nous a permis de saisir comment un sujet pouvait sarrimer en institution à partir de la contingence dune rencontre. Le point dancrage nous introduit aussi à la faveur dun point qui fait marque à la question du temps en institution. Comment peut se décliner pour nous une logique du temps qui ne se réduise pas à celles qui ont cours dans la plupart des institutions, à savoir celle du développement pour les enfants et celle de la chronicité pour les adultes ? Comment faire valoir « encore » une logique du temps se fondant sur la surprise et sur linvention propre au sujet ? Cest le pari que nous devons relever si nous voulons parer à leffet de ségrégation que produit tout accueil au long cours en institution dès lors que celle-ci ne prend pas acte du fait que le sujet est avant tout réponse du réel.
Jean-Pierre Rouillon
Avril 2000